Mélanie Dubuis, la vie en bleu
écrit le 08 décembre 2025
De son Pas-de-Calais natal aux terres savoyardes, elle gravit les échelons avec application et la conviction d’être à sa place. Une carrière tracée au cordeau qui l’a conduite, le 1er août dernier, à la tête du groupement de gendarmerie de la Savoie, la première femme dans ces fonctions dans notre département. Rencontre avec Madame la Colonelle !
Échelon après échelon
Sportive, en quête d’une mission « qui ait du sens », intéressée par les métiers d’armes : quel meilleur choix s’offrait à elle qu’une carrière militaire ? « Après un début d’études supérieures classiques, j’ai intégré Saint-Cyr, l’école qui forme les officiers de l’Armée de terre et une partie de ceux de la Gendarmerie. » Défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées, première affectation comme lieutenant dans le Génie à Charleville-Mézières pour diriger une section d’une trentaine de militaires avant un retour sur les bancs de l’école, celle de l’Académie militaire de la Gendarmerie nationale à Melun, dont elle sort capitaine. Après plusieurs expériences, elle se lance un nouveau challenge : l’École de guerre à Paris, qui lui ouvre des perspectives d’avancement et de commandement tout d’abord dans plusieurs services en lien avec la sécurité nucléaire, puis à la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale. Après 3 écoles et 6 affectations, elle peut prétendre à commander un groupement de gendarmerie départementale. Ce sera la Savoie ! « C’est un retour à des fonctions opérationnelles et un choix de cœur ! J’aime la montagne, je découvre un territoire magnifique et dynamique avec la nature à portée de main », explique la colonelle Dubuis. Un simple regard depuis son bureau avec vue directe sur la Croix du Nivolet le lui confirme d’ailleurs tous les jours.
640 gendarmes sous ses ordres
La colonelle pourra compter aussi sur plus de 400 réservistes et le renfort l’hiver de 10 brigades avancées en stations. Il faut dire que la Savoie est un concentré de défis : montagne, frontière, tourisme, flux routiers, ferroviaires et même aéroportuaires. « Je sais, depuis le 1er jour de ma prise de fonction, en plein Tour de France femmes, que je peux m’appuyer sur des équipes qui connaissent parfaitement le terrain. J’apprécie aussi la capacité des institutions à travailler ensemble. Ici, on joue collectif ! » Un monde largement masculin dans lequel trouver sa place en tant que femme n’est pas un sujet : « Ce qu’on attend d’un chef militaire, c’est qu’il commande ! J’ai choisi de féminiser mon grade pour donner de la visibilité aux femmes dans les postes de commandement, pas pour revendiquer une manière féminine d’être chef. » Les Savoyards peuvent compter sur elle pour veiller à leur sécurité !
BIO EXPRESS
46 ans
Commandant du groupement de gendarmerie départementale de la Savoie
Chambéry


