Zéline Picot, le poids de la persévérance

Avec sa jumelle Zianne, elles en ont poussé la porte à l’âge de dix ans et n’en sont plus jamais vraiment ressorties, toujours fourrées aux côtés de leur coach Jérôme Baillet, au milieu des barres et des charges. « L’ambiance au club est tellement chaleureuse que j’ai eu envie de débuter ce sport avec régularité pendant mes années de collège », explique Zéline, cheveux blond vénitien éclairant son beau visage.

Le mont Granier semble veiller sur cette talentueuse lycéenne, actuellement en seconde en classe à horaires aménagés au lycée Vaugelas^[1]. Trois fois par semaine, ses après-midi sont libérés pour favoriser la pratique de son sport et la préparation d’un panel de compétitions exigeantes. En 2017 et 2018, avec sa soeur Zianne et deux autres jeunes filles, elles ont remporté le titre de Championnes de France UNSS de la discipline avec le collège Saint-François de Sales. De son côté, Zéline égrène un palmarès solo qui force le respect : elle a pulvérisé une cinquantaine de records de France et remporté par quatre fois les Championnats de France d’haltérophilie en catégorie minime puis en catégorie cadette ! Comme de nombreux sportifs qui tendent vers le haut niveau, l’objectif de Zéline à moyen terme c’est les Championnats du Monde et bien sûr… les Jeux Olympiques 2024 ! L’haltérophilie est en effet l’unique sport de force inscrit au programme officiel.

En compétition, deux mouvements sont évalués : l'arraché (barre soulevée bras tendus au-dessus de la tête en un seul mouvement très explosif) et l'épaulé-jeté (barre soulevée bras tendus au-dessus de la tête en deux fois). À la question « comment explique-t-elle ce succès ? », Zéline sourit : « en premier lieu, je concours dans la catégorie moins de 64 kg : mon physique est aidant puisque j’ai une certaine masse corporelle ; secondo, je pense que j’ai développé grâce à l’haltérophilie une très forte capacité de concentration dès l’adolescence. De surcroît, mon entraineur Jérôme me connaît depuis petite, il sait adapter son coaching à mes réactions : c’est une plus-value pour moi ». Zéline coupe court aux éventuels préjugés et profite de chaque instant de médiatisation pour lancer une invitation à découvrir ce sport. « C’est une discipline de dépassement personnel qui confère un sentiment très gratifiant, confie la jeune fille. Adaptée à chaque gabarit, même aux plus menus, l’haltérophilie est idéale pour développer son maintien, sa souplesse et son équilibre ! ».

^[1] La section SMD (Sportifs Musiciens Danseurs) du lycée Vaugelas disparaîtra à la rentrée 2019/2020.