80% des personnes en perte d’autonomie vivent à domicile, et si beaucoup bénéficient d’aide par des professionnels, la charge portée par la famille reste conséquente. Aider l’autre, c’est aussi se faire aider. Oui mais comment ?
Ce terme récent recouvre une réalité vieille comme l’humanité, à laquelle tout le monde se trouve confronté un jour. On appelle aidant familial la personne qui s’occupe, de façon non professionnelle, d’une personne de son entourage dépendante pour les actes de la vie quotidienne (conjoint, enfants…).
Les situations de dépendance sont lourdes à gérer pour l’entourage et peuvent représenter un facteur de déséquilibre et de souffrance. Aussi, les problématiques concernant les aidants se recoupent : sentiment de solitude, épuisement physique et moral lié aux tâches lourdes et répétitives dans un contexte difficile au quotidien.
Le fait d’assumer la fonction d’aidant représente un réel facteur de risque et fragilise les aidants sur le plan somatique et psychologique.
Dans le passé, il allait de soi, quand on avait un parent ou un conjoint vieillissant, de s’en occuper soi-même. Mais peu à peu, du fait de différents facteurs, l’aide familiale est devenue moins évidente.
Il est impossible de dresser un profil type de l’aidant. Si l’on parle des conjoints, leur moyenne d’âge atteint 75 ans, mais si ce sont les enfants, cette moyenne est de 55 ans.
Il y a 70% de femmes contre 30% d’hommes.
Une fois encore, cela dépend des situations. Parmi les aidants enfants, certains sont encore actifs, d’autres déjà à la retraite : les problèmes ne se posent pas de la même façon dans les deux cas. D’autant que certains soutiennent en même temps leurs propres enfants : c’est le problème de la génération « pivot ».
Il faut tenir compte aussi de la situation économique des aidants, qui va déterminer la possibilité pour eux de recourir à certaines aides extérieures. La durée de la prise en charge est importante également : l’usure n’est pas la même lorsqu’on s’occupe d’un parent six mois ou cinq ans.
Enfin, la situation des aidants varie beaucoup selon le sens qu’ils donnent à l’aide, car cela détermine le rapport qu’ils entretiennent avec les professionnels, l’aidé et leur entourage.
« Il a fallu concilier les rôles, faire des choix, dégager du temps sur ses loisirs… » Le Conseil départemental met en place des actions de soutien, des groupes de parole, des ateliers…
D’autres dispositifs sont proposés aux aidants pour les soutenir : accueil de jour, accueil temporaire, congé de soutien familial, groupes d’échange...
Ces derniers offrent aux participants la possibilité de s’entraider, de parler de son vécu, de verbaliser sa douleur morale, son épuisement, ses inquiétudes.
Par ailleurs, pour les bénéficiaires de l'APA ayant un proche aidant indispensable à leur maintien à domicile, il existe désormais deux dispositifs pouvant être mobilisés :
- l'aide au répit du proche aidant,
- l'aide en cas d'hospitalisation du proche aidant.
En cas d’hospitalisation du proche aidant, une aide hors plan d’aide APA peut être mobilisée pour prendre en charge les dépenses supplémentaires liées à l’absence de l’aidant en raison de son hospitalisation. Cette aide est versée pendant la période d’hospitalisation. En 2023, elle peut atteindre jusqu’à 1073,30 €, sachant que s’applique également le taux de participation du bénéficiaire de l’APA à son plan d’aide. Pour l’obtenir, il faut fournir le bulletin d’hospitalisation du proche aidant et la (ou les) facture(s) correspondant aux dépenses supplémentaires engendrées par l’absence de l’aidant.
Vous accompagnez un proche de plus de 60 ans en perte d’autonomie ? Que vous soyez conjoint, parent, ami ou voisin, votre rôle est essentiel mais peut être éprouvant.
La Plateforme savoyarde de Soutien aux Aidants - Grand Âge en Savoie, financée par l’Agence Régionale de Santé et portée par France Alzheimer Savoie, met à votre disposition un guide, élaboré avec le soutien du Conseil Départemental de Savoie et de la Commission des Financeurs.
Le guide des aidants a pour objectifs de vous offrir un maximum d’informations et d’outils pour mieux appréhender le parcours d’accompagnement à suivre, les aménagements de vie à réaliser, les nombreuses aides à disposition pour répondre aux besoins financiers, organisationnels, relationnels… de votre proche aidé.
La liste de toutes les ressources existantes n’est pas exhaustive car elles sont nombreuses et parfois évolutives. Mais à chaque étape, vous trouverez des premières solutions et surtout vous découvrirez que vous n’êtes pas seuls.