Etat des ressources souterraines du réseau de Télésurveillance des Eaux Souterraines de la Savoie (TESS) - au 19 janvier 2023

Depuis le début de l’automne, des précipitations plus régulières sont revenues sur l’ensemble de la Savoie, faisant suite à une sécheresse record sur les 8 premiers mois de 2022. Les cumuls observés sur les 3 derniers mois[1] restent en-dessous des normales allant de – 10 % à l’ouest du département jusqu’à – 35 % à l’est (voire – 45 % sur la haute Maurienne).

Les températures ont été encore très élevées sur l’automne et le début de l’hiver, avec un épisode de douceur exceptionnelle sur la période de Noël, influençant fortement les altitudes des chutes de neige. De la pluie et de la fonte nivale se sont retrouvées à des altitudes inhabituelles pour la saison (au-dessus de 2000 m).

Avec les précipitations de l’automne, les aquifères (roches contenant des eaux souterraines) sont sortis des niveaux critiques mesurés en septembre. Une première période de recharge a permis à l’ensemble des ressources de retrouver des niveaux conformes, voire supérieures à la moyenne au cours du mois de novembre pour les aquifères les plus réactifs. Un deuxième épisode notable, juste avant Noël, a contribué à réalimenter la totalité des aquifères suivis, même ceux en altitude.

Grâce à ces 2 périodes de recharge, les ressources suivies à l’ouest du département, en Chautagne (Rigolet à Chindrieux), dans l’Avant-pays (Fromentière à Saint-Paul) ainsi que sur les nappes du Rhône (Vions) et du Guiers (Saint-Christophe) affichent désormais des niveaux globalement situés dans la moyenne, voire légèrement en-dessous pour la source du Ruisseau (Arbin).

Sur les aquifères des Pré-Alpes (autour de 1000 m), les épisodes avec de la fonte ont été plutôt bénéfiques pour l’état des sources. Aucune ressource ne se situe dans des niveaux bas. Au contraire, les mesures montrent des niveaux plutôt hauts, y compris dans les aquifères les moins réactifs (source de la Touvière à Jarsy).

Sur les secteurs d’altitude (supérieurs à 1000 m), l’épisode de Noël se retrouve différemment suivant l’altitude et la proximité avec la frontière italienne. En effet, en-dessous de 1500 m, la fonte a été maximale et la recharge a été importante sur les points les plus à l’ouest. Les sources de Pont Botto (La Léchère) et des Roches (Saint-Colomban-des-Villards) se retrouvent bien au-dessus des normales. Au contraire, sur la source des Frasses (La-Plagne-Tarentaise), les bénéfices ont été limités et le niveau reste globalement bas pour la saison.

La situation globalement favorable sur les sources de montagne reste à nuancer à cause de d’une recharge inhabituelle pour la saison. La douceur exceptionnelle a entraîné une fonte précoce du manteau neigeux qui a fortement impacté le stock nival. Ce dernier se retrouvera d’autant diminué au printemps, période charnière pour la recharge principale de ces ressources d’altitude.

[1] Données de pluviométrie provenant des modèles du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme