Etat des ressources souterraines du réseau de Télésurveillance des Eaux Souterraines de la Savoie (TESS) - au 16 février 2023

La quasi-absence de précipitations depuis un mois est tout à fait remarquable pour la saison. À l’échelle nationale, un record hivernal de jours consécutifs sans pluie a été enregistré le 13 février 2023 avec 23 jours de rang. Les précédents records en hiver dataient de 1989 et 2003, années marquantes en termes de sécheresse. Ce constat se retrouve aussi en Savoie avec très peu de précipitations mesurées au cours du mois passé (globalement moins de 10 mm [1]). Sur les 3 derniers mois, les déficits restent marqués avec environ 1/3 des précipitations en moins par rapport aux normales sur une grande partie de la Savoie.

Depuis les dernières précipitations notables de mi-janvier, les ressources en eaux souterraines ont entamé une baisse continue au cours du mois écoulé sur l’ensemble de la Savoie.
Les ressources de plaine (stations situées à moins de 500 m d’altitude) sont les plus impactées, à l’exception de celle suivie dans l’Avant-Pays savoyard (source de Fromentière à Saint-Paul) qui reste dans les moyennes. Actuellement, les niveaux mesurés sont bas pour la saison en Chautagne (source du Rigolet à Chindrieux) et en Chartreuse (nappe du Guiers à Saint-Christophe), voire même très bas en Combe de Savoie (sources du Ruisseau à Arbin et de Planchamp à Monthion).
Sur les aquifères des Pré-Alpes (massifs des Bauges et Chartreuse), les sources situées autour de 1000 m ayant bénéficié le plus des recharges de décembre et janvier voient leurs débits passer désormais sous la moyenne et se rapprocher des niveaux bas. Les sources les plus réactives (source de la Plagne à Entremont-le-Vieux) devraient même approcher les jours prochains le seuil très bas pour un mois de février.
Sur les secteurs d’altitude, les baisses sont classiques pour la saison car les températures négatives empêchent toute réalimentation pour ce type de sources. Les mesures actuelles (stations autour de 1500 m d’altitude) montrent des niveaux variables suivant l’état de la recharge survenue à la fin de l’automne et en début d’hiver. La source de Pont Botto (La Léchère) reste encore au-dessus des normales tandis que celle des Roches (Saint-Colomban-des-Villards) retrouvent des niveaux plus proches des moyennes. À l’inverse, la source des Frasses (La-Plagne-Tarentaise), dont la recharge avait été limitée, conserve des niveaux globalement bas pour la saison.

Les déficits en précipitations de ce dernier mois tombent au mauvais moment car l’hiver constitue une saison charnière pour la recharge de toutes les ressources en eau. Pour les ressources de plaine, il s’agit de la période où les pluies sont les pluies efficaces et rechargent le mieux les aquifères. Et en altitude, l’absence de pluies impacte les épaisseurs de neige s’accumulant au sol et qui doivent au printemps participer activement à la recharge principale de ces ressources.

[1] Données de pluviométrie provenant des modèles du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme