Il était une fois des pierres gravées…

Blocs erratiques et grands affleurements polis par l’ancien glacier de l’Arc : en Haute Maurienne, la nature a offert aux hommes des supports rocheux particulièrement propices à leur expression. Avec plus de 1 500 roches gravées recensées et étudiées, dont certaines classées au titre des Monuments historiques, la haute-vallée constitue un véritable musée d’art rupestre à ciel ouvert qui recèle sans doute encore des pépites cachées !

Image numérique créée à partir du moulage d’une scène de chasse au bouquetin à Aussois sur une dalle aujourd’hui recouverte.

Au temps des premiers montagnards

Si la datation des gravures à l’air libre est difficile, il est attesté que l’art rupestre apparaît en Savoie au Néolithique, vers 3 000 ans avant J.-C. Mais l’essentiel des gravures se concentre à l’âge du Fer (entre 700 et 200 ans avant J.-C.). Localisées entre 1 300 m et 2 800 m d’altitude, des abords des villages jusqu’aux alpages, installées aux meilleurs emplacements sur des terrains peu pentus, elles témoignent des civilisations agropastorales qui se sont développées après la dernière glaciation. Une mémoire qui en fait des pierres plus précieuses qu’il n’y paraît !

Des milliers de signes à déchiffrer

L’art rupestre est un mode d’expression universel, mais quelques explications sont quand même les bienvenues pour décoder et interpréter les motifs figuratifs ou abstraits gravés sur les roches haut-mauriennaises : petites cavités circulaires, spirales, labyrinthes, pieds, formes solaires, chiens, bouquetins, équidés ou encore hommes en armes. C’est l’une des missions du nouvel espace d’exposition, aménagé et documenté avec le soutien du programme européen ALCOTRA et du Département, où vous découvrirez aussi des films, des reproductions de gravures à plat, des activités ludiques pour petits et grands. En bonus, ne loupez pas la salle immersive où sons et images lumineuses projetées vous feront remonter le temps de plusieurs millénaires !