Montfarine
Arrangement musical pour revisiter le répertoire des Pays de Savoie et l’adapter aux ensembles musicaux actuels, dans le cadre du projet " En revenant des montagnes ".
Arrangement pour claviers, saxophone, tuba
Par : Jean-Gabriel Lapierre
Inclus les partitions, les paroles et le fichier MIDI.
En passant par l’Grand-Bornand
Y’a des bougnettes, y’a des bougnettes
En passant par l’Grand-Bornand
Y’a des bougnettes, des matafans* ! (bis)
Y’a des bougnettes, y’a des bougnettes, y’a des bougnettes, des matafans ! (x4)
* matafans, mate-faim : crêpe épaisse à la farine, qui « mate » la faim.
Madeleine Triandafil, jeune institutrice savoyarde nommée à Bessans en 1915 décrit dans son ouvrage Le bout du monde (1962) une danse appelée l’Ancienne exécutée sur la version locale des Bougnette : « En passant le Mont Cenis, y’a de la neige, y’a de la neige, En passant le Mont Cenis, y’a de la neige jusqu’ici ».
En Provence, on danse sur le même air une farandole.
En Savoie elle est souvent dansée comme une montfarine, parfois nommée « montfarine de Chamonix ».
Les monfarines savoyardes sont en relation directe avec leurs voisines italiennes. Il s’agit d’une ronde à permutation de danseurs repérée à Paris en 1803 quelques années après les campagnes d’Italie de Napoléon (1796-1797 et 1799-1800). Pour Jean-Michel Guilcher, la Montfarine est certainement l’antécédent d’un type de contredanses qui a évolué selon les régions au XIXe s. Elle s’est aussi propagée en Bretagne, en Provence et en Suède (monfarino).
Cette version a été enregistrée à Samoëns (Haute-Savoie) le 16 février 1975 par Jean-Marc Jacquier (1949-2021) auprès de la bande de carnaval lors du bal des Ebô (mi-carême). Elle est publiée sur le livre-CD Bella Louison, chansons traditionnelles en Haute-Savoie, 100 ans de collectes de Servettaz à nos jours (Annecy, Terres d’Empreintes, 2011), p. 32 (piste 18 du CD). Fonds Jacquier, Conseil départemental de la Haute-Savoie (2011_1_031_b_10).
La chanson des Bougnettes, aux paroles interchangeables, est connue jusqu’en Valais, en Vallée d’Aoste et au-delà. Ici elle est interprétée par une bande de musiciens de la vallée du Haut-Giffre (Haute-Savoie) qui ont animé les fêtes de carnaval jusqu’aux années 1970. Ces ensembles étaient caractérisés par une grande diversité d’instruments. On reconnait accordéon, clarinette, violon, sax ténor, contrebasse, basse, grelotyre (collier de grelots fixé sur un manche d’outil), cuillères et petite flûte.
Indications musicales :
Cette montfarine en 6/8 nous montre que ces danses peuvent autant être en binaire qu’en ternaire.
Version en si bémol majeur très installée sur le thème 1. Le thème 2 finit sur une suspension.
Structure classique : 1 1 2 2 1 1 2 2