Travailleur de l’ombre depuis 20 ans pour les biathlètes de l’équipe de France, Grégoire s’attelle à optimiser la glisse de ses protégés.
Savoyard depuis toujours, né à Saint-Jean-de- Maurienne, Grégoire est tombé dans la marmite du ski tout petit, à l’image de tout enfant de la montagne : « J’ai débuté au club des Karellis, je me suis spécialisé sur le ski de fond en raison de mon gabarit. Puis, j’ai découvert le biathlon à 16 ans, via Franck Perrot, ancien athlète, qui m’a fait aimer la discipline. » S’il arrête la compétition à 21 ans, le virus le rattrape vite ! Contacté par le comité de Savoie pour entraîner, il est ensuite repéré par l’Équipe de France pour devenir technicien. Coupe d’Europe, Coupe du Monde, tout s’enchaîne naturellement. Il s’occupe de ses premiers athlètes : Vincent Jay et Marie-Laure Brunet, médaillés aux Jeux Olympiques de Vancouver en 2010.
Responsable des équipes techniques du biathlon français, il connaît les grands débuts d’un certain Martin Fourcade. « Cette grande aventure m’a amené jusqu’à aujourd’hui. Je ne me suis pas lassé. Plus le temps passe, plus on gagne en expérience. J’aime travailler dans ce domaine de haute performance et rester dans l’ombre, cela correspond à mon caractère », explique celui qui travaille avec son frère depuis 2016. Pour réussir, un biathlète doit être préparé physiquement et mentalement, tirer avec précision et disposer de skis compétitifs. C’est là qu’interviennent Grégoire et son équipe. Le fartage, qui consiste à appliquer différentes paraffines sur le ski, est l’étape chimique clé pour améliorer sa capacité de glisse.
Partager, vivre des émotions fortes… C’est pour ce genre de moments que Grégoire se lève chaque matin : « Chaque jour est un pari, on a toujours cette adrénaline. Comment ne pas être marqué par des performances comme le quadruplé historique des Françaises aux Mondiaux de biathlon en février dernier ? » Pour ce discret Savoyard, la vie d’équipe est sacrée. Les athlètes changent au fil du temps, une nouvelle complicité se noue. Une vie au rythme peu commun, qui l’éloigne de sa famille 200 jours par an, mais avec laquelle il passe de longues périodes entre les compétitions. Cap sur les JO 2026 de Milan puis dans les Alpes françaises en 2030, avec, on l’espère, des médailles à la clé !
BIO EXPRESS
42 ans
Responsable Technique Fédération Française de Ski (Biathlon)
Saint-Alban d’Hurtières
Crédit : Caroline Mourreaux