Quentin Graftiaux, la grimpe en tête
écrit le 18 mars 2020
Quentin a 32 ans. Et ce qu’il aime par-dessus tout, c’est grimper. « Je me souviens qu’avec ma sœur, on grimpait déjà tout petits, sourit-il. On se faisait des parcours d’escalade avec nos jeux, dans le jardin. » Il faut dire aussi qu’il est né dans une famille de sportifs : son père, comme deux de ses sœurs, pratiquaient l’escalade à haut niveau.
En 2010, Quentin perd sa sœur jumelle, Chloé, championne du monde d’escalade sur glace. Il décide alors de se lancer dans la compétition à son tour « pour faire honneur à ma sœur. » « Et parce qu’il aime la compétition », sourit sa mère. En situation de handicap mental, Quentin rejoint alors un club d’escalade sport adapté, en Isère, à Voiron, puis en Savoie, où il est licencié à la section Handicaf du club alpin français (CAF) de Chambéry.
Champion de France !
Avec son club, il s’entraîne tous les mercredis soir, sur le mur d’escalade de la nouvelle gare de Chambéry. Ce créneau, dédié à l’escalade sport adapté, est ouvert à tous les licenciés : personnes en situation de handicap, quel qu’il soit, comme valides, s’entraînent tous ensemble. Et les encadrants passent d’un pratiquant à l’autre, même s’ils accordent plus d’attention à certains qu’à d’autres.
C’est le cas de Claire Rameaux, avec qui Quentin a noué une relation de confiance et qui l’aide à se dépasser. C’est grâce à elle qu’il a pu participer aux championnats de France d’escalade sport adapté à Tarbes, où il a décroché le titre de champion de France, face à 107 participants. « Ce que je regrette, c’est qu’il n’y ait pas de championnat régional, déplore Quentin. Cela me permettrait de participer à plus de compétitions. »
Ce besoin de se dépasser, il l’exprime aussi à travers d’autres sports, même s’il ne les pratique pas en compétition, comme le badminton, le ski de fond ou la natation. Mais c’est dans l’escalade qu’il a trouvé son épanouissement. « J’aime autant grimper en intérieur qu’en extérieur et, ce que je préfère, c’est grimper en dévers, confie-t-il. Et par-dessus tout, grimper en tête ! » Ce que Quentin aimerait, à présent, c’est trouver un sponsor et « pouvoir participer à des compétitions internationales. » Pour grimper toujours plus haut !
Bio express :
32 ans
Chambéry
Salarié en ESAT (Établissement et service d'aide par le travail)
Crédit : Fabrice Rumillat