#PORTRAIT

Graffmatt, une bouffée d’art pur !

écrit le 30 avril 2020
Portrait de Graffmatt

Des yeux pétillants, des mains en or et une imagination débordante… voilà une palette de qualités qui pourrait en faire rougir plus d’un ! Matthieu Lainé, alias Graffmatt, trace pourtant son chemin avec discrétion dans l’univers coloré des graffeurs. De la toile au street art, ses œuvres n’ont pas de limite tout comme son talent qu’il met, dans ce contexte particulier, au profit du personnel soignant à l’occasion d’une vente en ligne caritative d’œuvres originales. 

Né à Saint-Jean de Maurienne, Graffmatt a grandi dans l’agglomération chambérienne et la culture hip-hop avant de prendre le large, direction Lyon pour étudier l’art dans la digne lignée familiale. « Ma mère est artiste peintre et mon père, graphiste de métier, est passionné par la photographie. Par peur de ne pas pouvoir vivre de l’art, j’ai élargi mon horizon en étudiant le graphisme et l’audiovisuel puis en travaillant dans une société de communication, mais je suis vite revenu à mes premières amours ». C’est en 2018, que Graffmatt décide de se consacrer à plein temps à sa passion : la peinture. Il quitte son emploi, conforté par le fait que ses toiles se vendent bien et que la demande ne cesse d’augmenter. « C’est  un virage que j’ai pris et que je ne regrette pas du tout aujourd’hui ! ».

Le roi de la récup’

C’est dans son atelier, situé dans le sous-sol de sa maison à Barberaz, qu’il laisse libre cours à sa créativité. Et comme il ne se met aucune barrière, sur le fond comme sur la forme, Graffmatt aime travailler sur des supports de récupération tels que des cartons ou palettes en bois. «  Ecolier déjà, j’arrivais en classe de dessin avec des vieux supports en carton alors que mes camarades apportaient de jolies feuilles cartonnées toutes neuves. Je redonne vie à ces vieux matériaux et je joue avec leurs textures, points de départ de mon inspiration ». L’artiste savoyard utilise la peinture acrylique et en bombe pour réaliser ses œuvres sur une base de récup’ ou sur toile blanche. Il multiplie les couches et les techniques, va jusqu’à utiliser la spatule, pour donner de la matière et un aspect graffiti. Dernière étape et ultime coup de crayon : le feutre acrylique pour dessiner les détails. « Côté couleur, j’aime bien travailler sur 3 ou 4 nuances de camaïeu, pas plus. J’utilise depuis peu le fluo qui apporte un côté moderne et dynamique à l’ensemble ». Le résultat, à la fois figuratif, expressif et mystique, s’apprécie à petite échelle comme en version démesurée sur les façades des bâtiments. « Je prends plaisir à peindre en grand et à sentir l’adrénaline face à un mur vierge. C’est toujours un travail spectaculaire sur 4 ou 5 jours en présence de badauds qui vous observent et sont curieux de voir l’œuvre finalisée ».

Un artiste confiné connecté à l’actualité et à la solidarité

Le confinement ? Même pas peur ! Graffmatt a l’habitude de travailler seul dans son atelier. « Par contre, je suis ému de voir ce que la solidarité peut apporter dans plein de domaines différents. Les artistes sont nombreux à se mobiliser y compris dans le street art. Ainsi, début avril, j’ai appris l’organisation d’une vente en ligne d’œuvres originales au profit de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (APHP)* ». Ni une, ni deux, Graffmatt contacte l’organisateur de cette opération solidaire : l’association parisienne SAATO qui propose cette année une version confinée de son festival annuel d’art urbain se tenant habituellement sur le parvis de la Défense. Il décide alors de s’inscrire dans la démarche aux côtés d’une centaine d’autres graffeurs originaires des 4 coins de la France et réalise 3 toiles, en format A4, s’inspirant de la situation actuelle. « La première toile que j’ai peinte s’intitule Dernier round, elle montre une infirmière avec des gants de boxe, déterminée à mettre KO le Coronavirus. J’ai eu le déclic en écoutant un titre du rappeur Kool Shen. Il chante qu’il ne faut jamais baisser les bras mais toujours rester debout. Mise à prix 300€, la peinture a été achetée au bout de 2 minutes seulement par un médecin de la région parisienne. Je n’imaginais pas un tel engouement !  Même sur les réseaux sociaux, l’œuvre est très partagée et commentée, y compris par l’acteur canadien Ryan Reynolds qui l’a likée ! ». Les 2 autres toiles « Dégradations » et « Silence »,  sorties tout droit de l’imagination de Graffmatt, n’ont, elles aussi, pas tardé à trouver preneur.

Cette expérience vient compléter le parcours déjà bien rempli de l’artiste savoyard et lui a permis de faire évoluer sa démarche artistique. « C’est bien connu, le street art reflète notre société, mais jusqu’à présent je ne cherchais pas forcément à transmettre des messages à travers mes œuvres. Maintenant, j’y ’ai pris goût… ». Alors retenez bien son nom, Graffmatt n’a pas fini de faire parler de lui !

www.graffmatt.com

Bio express :
33 ans
Barberaz
Artiste peintre graffeur

*Avec ses trente-neuf hôpitaux, dont trois centres de référence pour les maladies infectieuses (Bichat, la Pitié-Salpêtrière, Necker), l’AP-HP réunit la plus importante expertise en France. Les fonds récoltés permettront de soutenir et coordonner leurs actions des équipes soignantes mobilisées durant cette crise sanitaire. Six œuvres sont mises en ligne et en vente chaque jour de 14h à 21h jusqu’au 10 MAI.

Rendez-vous sur www.projetsaato.com/galerie-des-oeuvres

Crédit : Fabrice Rumillat

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