Ils sont plus de 8 millions en France, proches aidants participant à l’aide et l’accompagnement de personnes âgées en perte d’autonomie ou de personnes en situation de handicap. Rapportés à la population savoyarde, ils seraient donc plus de 50 000 dans notre département ! Conjoints, enfants, parents, amis ou voisins, les proches aidants sont des maillons essentiels du maintien à domicile qu’ils participent à prolonger. Le Département a pris la pleine mesure non seulement de leur rôle mais aussi de leurs besoins.
Vieillissement de la population, recul de l’âge d’entrée en établissement, adaptation des aides aux parcours de vie individuels : les évolutions de nos sociétés modernes conduisent à faire des proches aidants des acteurs incontournables de l’aide à domicile. Une réalité aujourd’hui prise en compte par les politiques publiques et qui figure au rang des priorités du Département, chef de fi le de l’action en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées.
C’est la personne qui vient en aide, à titre non professionnel, en partie ou totalement, à une personne âgée dépendante ou à une personne handicapée de son entourage, pour tout ou partie des activités de la vie quotidienne (soins d’hygiène et de confort, accompagnement à l’éducation et à la vie sociale, démarches administratives, coordination, vigilance, soutien psychologique, activités domestiques, etc.). Cette aide régulière peut être permanente ou non.
Réaffirmée récemment dans la loi d’adaptation de la société au vieillissement (décembre 2015), la reconnaissance du rôle des aidants doit aujourd’hui leur permettre de bénéficier eux aussi d’un accompagnement. C’est même l’un des 10 axes prioritaires de travail de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) avec laquelle le Département travaille à une convention pour le financement d’actions, en complément de celles conduites avec l’appui de la Conférence des financeurs. Reste aux aidants à se reconnaître aidants et à s’autoriser à demander de l’aide ! Un chemin parfois encore long auquel peuvent contribuer leur entourage, les bénévoles et professionnels concernés.
Rozenn Hars
Vice-présidente du Département, déléguée à l’autonomie et à la santé
"Bien vieillir, chez soi, est un défi de taille pour nos sociétés, au même titre que l’accès à une vie sociale et citoyenne complète pour les personnes en situation de handicap. En marge des politiques publiques, soyons-en conscients : c’est aussi grâce aux solidarités familiales et de proximité qui se sont mises en place que des réponses peuvent être trouvées. Il est de notre responsabilité de les soutenir. C’est tout le sens de la convention financière en cours de finalisation entre notre collectivité et la CNSA. Dans le cadre de notre engagement pour moderniser l’aide à domicile, elle a vocation à nous permettre de renforcer encore notre action en faveur d’un accompagnement spécifique des aidants."
Santé physique ou psychique, relations avec la personne aidée, vie sociale, ressources fi nancières : aider une personne âgée dépendante ou une personne handicapée n’est pas sans conséquences sur le quotidien de l’aidant. Un accompagnement peut s’avérer indispensable pour maintenir les liens entre l’aidant, son entourage et la personne aidée, prévenir l’épuisement, rompre l’isolement. De nombreuses réponses sont mises en œuvre en Savoie, portées par le Département, des associations locales, des communes et intercommunalités, la Mutualité sociale agricole, la CPAM, la Mutualité française, des caisses de retraite, Savoie Alzheimer, Savoie Parkinson ou encore Accueil Savoie handicap.
Si vous êtes proche aidant, ce dossier de Savoie Mag vous en propose quelques exemples et vous donne les contacts utiles.
Connaître les dispositifs d’aide, accéder à ses droits, repérer les professionnels et les services près de chez soi : ce n’est pas simple. Alors mieux vaut se faire aider pour trouver les bonnes réponses et identifier les interlocuteurs les plus compétents.
Pour répondre aux besoins d’information des personnes âgées et de leur entourage, le Département a mis en place il y a dix ans un réseau de Centres locaux d’information et de coordination, les CLIC, répartis sur tout le territoire. Ces lieux ressources de proximité permettent d’obtenir toutes les informations utiles à l’accompagnement des personnes âgées : aides financières, maintien à domicile, amélioration de l’habitat, structures d’hébergement, mesures de protection, loisirs, vie sociale et relationnelle… L’accueil, l’information et les conseils proposés sont personnalisés, gratuits et confidentiels.
7 CLIC à votre service à Aix-les-Bains, Albertville, Saint-Genix-sur-Guiers, Chambéry, Montmélian, Saint-Jean-de-Maurienne et Moûtiers : toutes les coordonnées Centre local d'information et de coordination - CLIC
Elle regroupe huit administrations et organismes de protection sociale qui conjuguent leurs moyens pour faciliter l’accès à toute l’information et tous les droits concernant le handicap. Accueil au 110 rue Sainte-Rose à Chambéry
Contact : 0 800 0 800 73 (numéro vert gratuit depuis un fixe) ou 04 79 75 39 60
Toutes les infos sur http://www.mdph73.fr/
On devient proche aidant pour différentes raisons et souvent malgré soi, sans même le savoir parfois, et presque toujours sans y être préparé. Une sorte d’apprentissage « sur le tas » qui ne laisse pas le temps de se poser les bonnes questions. Qu’elles soient spécifiques à une pathologie particulière ou générale, les formations proposées n’ont pas vocation à apporter une qualification professionnelle mais à permettre aux aidants de mieux appréhender leur rôle.
Fatigue, renonciation aux soins, déprime, sentiment de solitude, diminution de la qualité de la vie sociale : deux aidants sur dix déclarent une charge importante voire très importante liée à l’accompagnement de leur proche.
Cette réalité impacte forcément la vie personnelle des aidants. En prendre conscience, c’est aussi accepter de se faire aider ! De nombreuses initiatives sont en place en Savoie, qu’il s’agisse d’accompagnement individuel sous forme de permanence d’écoute téléphonique, de soutien avec des professionnels ou par un pair-aidant, ou de formules collectives comme des groupes de parole qui permettent d’échanger et de partager ses expériences.
En 2015, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement a instauré un droit
au répit pour les proches aidants. Car (re)trouver du temps pour soi, c’est préserver sa santé, donc sa capacité à s’occuper de son proche et aussi la qualité de sa relation
avec la personne aidée. Sous certaines conditions, des solutions de répit sont prises en charge au titre de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Lors de la visite à domicile, l’évaluation globale intègre en effet les besoins du proche aidant.
Plus d'informations dans la fiche infos pratiques Aide aux aidants