Cheffe du bassin opérationnel Chambéry Chartreuse*, le Commandant Salavin est à la tête de 250 sapeurs-pompiers professionnels et volontaires. De son engagement à ses nouvelles fonctions, il en a coulé de l’eau dans la lance à incendie !
Prédestinée, héritière d’une tradition familiale, elle ne l’était pas. Le choix de devenir sapeur-pompier n’est pas non plus le fruit d’un pur hasard. Plutôt celui d’un nécessaire engagement citoyen : « J’ai d’abord voulu être pilote d’hélicoptère, avec l’idée du secours en montagne, mais la perspective d’une carrière militaire au cours de laquelle j’aurais pu être amenée à utiliser des armes m’en a dissuadée », confie-t-elle. Ses amitiés au lycée et sa rencontre à Albertville avec le Lieutenant- Colonel Bojuc, son mentor, vont lui ouvrir une autre voie, celle des sapeurs-pompiers volontaires. Et ça colle à ses aspirations ! Son parcours est tracé : un IUT hygiène et sécurité à Marseille et le concours de sapeur-pompier professionnel. Toute jeune lieutenant, elle saisit l’opportunité d’un poste de chef de centre à Courchevel et suis en parallèle sa formation d’officier. À 23 ans, c’est une sacrée expérience qui ancre son goût pour l’opérationnel ! En 2001, rodée à la saisonnalité et à l’environnement d’altitude, elle rejoint l’État-major, chargée de la sécurité des établissements recevant du public. Son parcours passe ensuite par les cases logistique et formation avant un retour à l’opérationnel en 2015. D’abord adjointe du bassin Chambéry Chartreuse, puis cheffe du bassin de l’Avant-Pays savoyard, elle prend en septembre dernier les commandements du plus gros bassin opérationnel de Savoie et du centre de secours de Chambéry.
« Je n’aime pas rester dans ma zone de confort : quand je n’apporte plus rien au système, il faut que je change », avoue Karine. Ça tombe bien, sapeur-pompier c’est une multitude de métiers ! Un quotidien rythmé par des émotions, de l’humain, de l’analyse, de l’engagement physique et mental, de l’expertise, du terrain, du contact, du management. Avec en plus quelque 10 000 interventions annuelles sur son bassin opérationnel, la routine n’est pas au programme. Cette réalité exige de se préparer en permanence pour être opérationnel quoi qu’il arrive. « Notre force, c’est le collectif, chacun a son rôle. Je suis très fière de mes équipes », explique celle qui accorde cheffe au féminin mais commandant au masculin. L’illustration parfaite qu’être une femme dans ce métier c’est à la fois pareil et pas pareil ! Une vision, une sensibilité, un contact différents apportent forcément une plus-value. « Être maman de trois enfants et sapeur-pompier, c’est possible ! Mon métier c’est un plaisir tous les jours. Il met du sens à ma vie, me fait me sentir utile dans le fonctionnement de notre modèle de sécurité civile », conclut Karine. Vingt-cinq ans de service chez les sapeurs-pompiers et la flamme est intacte !
* Il comprend quatre unités opérationnelles qui couvrent les territoires de l’agglomération chambérienne et une partie des Bauges et de la Chartreuse.
BIO EXPRESS
48 ans
La Motte-Servolex
Sapeur-pompier
Crédit : Fabrice Rumillat