Le Centre savoyard de vol à voile alpin (CSVVA) a fêté ce printemps son 50e anniversaire. Au compteur de ce demi-siècle d’activité, quelque 250 000 heures de vol cumulées, des centaines de milliers de kilomètres parcourus sans pétrole et une notoriété désormais internationale ! Mais l’expérience planeur n’est pas réservée qu’aux pilotes déjà chevronnés puisque le club propose une école de pilotage (dès 14 ans) ainsi que des vols de découverte. Prêt(e) à décoller ?
Du vol à voile au pied du Mont Saint-Michel ? On aurait naturellement tendance à penser à une discipline nautique à pratiquer dans le département de la Manche… Et bien non : contre toute attente, c’est dans le ciel savoyard que ça se passe !
Ce serait à proximité de l’actuel aérodrome de Challes-les-Eaux que se seraient posés en 1784 Xavier de Maistre et Louis Brun dont la montgolfière avait décollé de Buisson Rond 25 minutes plus tôt ! Faut-il y voir le signe d’un site naturellement voué à l’aérien ? En tous cas, à partir du début du 20e siècle et l’installation en 1913 d’un champ d’aviation, cette vocation ne fera que s’affirmer. D’abord jalousement réservé aux militaires, le site accueille l’Aéro club des Alpes françaises en 1928. Chaque année, y sont organisés des meetings d’aviation qui rassemblent 30 000 spectateurs pour admirer des avions modernes et des pilotes de renom. Les premiers planeurs y prennent leurs quartiers en 1945, avec la création du centre national de vol à voile puis plus tard d’une section spécifique de l’Aéro club de Savoie qui accueillera en 1972 les vélivoles annéciens. C’est de ce rapprochement que naît le Centre savoyard de vol à voile alpin (CSVVA). Premier club de France pour la formation des jeunes, reconnu à l’international, il compte aujourd’hui 350 membres, 30 machines, et accueille régulièrement des pilotes de ligne d’Air France pour des stages.
De l’air, le site n’en manque pas grâce aux qualités aérologiques de la pente du Mont Saint-Michel. Et heureusement, car, privé de moteur, un planeur a besoin pour voler de la force des courants aériens créés par le soleil et le vent. Un défi permanent, un savant mélange entre technicité et puissance des éléments naturels qui permet de glisser dans les airs en silence ! Encore plus à Challes-les-Eaux où les planeurs sont prioritairement tractés grâce à un treuil qui les propulse en trente secondes à 400 m d’altitude, sans bruit et avec une consommation d’énergie très faible. Profils d’ailes calculés par ordinateur, remplacement du bois et de la toile par des matériaux composites : la technologie est aussi de la partie pour voler plus vite, plus haut et plus loin. A Challes-les-Eaux, le record de distance parcourue, réalisé par Claire Luyat en août 2003, est ainsi de 1 253 km ! En attendant de peut-être goûter au plaisir du vol plané, on peut toujours admirer le ballet silencieux des planeurs autour du Mont-Saint-Michel…
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